Quelques instantanés de répétition à notre retour de Géorgie.
Pour des extraits du spectacle, patience. Ca mijote !

Extraits

DELI DELA
« Il était une fois un royaume vieux, très vieux , dans des montagnes hautes, très hautes.
Les villages s’accrochaient au flanc de vallées profondes.
Ce royaume était si vieux que sa langue ne ressemblait plus à aucune autre langue. Elle était quasi impossible à apprendre si l’on n’était pas tombé dedans quand on était petit. »

« Ce jour-là, nous avons rendez-vous dans un village de chanteurs. Au téléphone, dans un anglais approximatif, nous avons compris que nous pourrions être hébergés chez quelqu’un...
On nous a bien prévenus que les gens là-haut étaient aussi rudes que les hivers dans leur montagne. Après deux heures de bus de plus en plus chaotique, le chauffeur nous fait signe de descendre, au milieu de nulle part, excepté un grand homme mince qui saisit nos sacs et nous tend la main, hilare : « Sopo Toma ? Zaza ». Aïe aïe aïe, il ne parle pas un mot d’anglais.
10 minutes plus tard nous chantons avec lui ce petit refrain tout simple à tue-tête dans la cuisine familiale. Zaza a su tout de suite tracer un pont au dessus du fossé énorme de nos langues et de nos cultures. Chapeau, Zaza. »

WODIWO
« Ce jour-là, dans le village de Lakhushdi, Nana nous explique que ce chant est entonné à la fin d’une fête.
Les convives font le tour des maisons du village ou du quartier pour quémander des friandises.
Une voix lance l’appel, et tous reprennent en coeur. »

ACHO CHELA
" Ce chant n’est pas religieux mais profane. les deux se recoupent souvent. C’est la complainte d’une grand-mère qui se tue au travail, comme une esclave.
Nous nous excusons de baragouiner les paroles en langue Mingrélienne mais nous découvrons sur place que nos hôtes géorgiens eux-mêmes les comprennent à peine mieux que nous ! Au vu des différences entre les dialectes locaux, les linguistes estiment que chaque vallée a cessé d’échanger avec ses voisines depuis plusieurs millénaires. Le Caucase et ses plaines sont autant de villages d’Astérix !
Ce chant poignant est très connu, souvent chanté lors des enterrements. Nous l'avons chanté avec la plupart de nos hôtes, toujours avec beaucoup d'émotion partagée."

RACHALI POPURI
« Cet air, nous l’avons entendu partout. A chaque fois, quelqu’un s’est lèvé aussitôt et s’est mis à danser. la danse traditionnelle porte l'intuition, l'élan intérieur, et des valeurs typiquement géorgiennes : le sens de la victoire, la dignité, la fierté.»